« La liberté n’a pas de prix » – Suite

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« La liberté n’a pas de prix » – Suite

Il y a déjà plus d'un mois que le nouveau foyer de la Fondation Autisme Luxembourg (FAL) a ouvert ses portes à Rambrouch. Cette ouverture a permis à la Fondation de soulager le quotidien de 6 familles.

Nous avions déjà rencontré Sabine* avant l’ouverture du foyer. Son fils Léo* est l'un des 6 résidents qui a emménagé dans notre nouveau foyer le 5 octobre.

Lorsque Léo vivait encore chez sa mère, celle-ci n'avait pas de temps pour elle-même, car elle devait s'occuper de lui 24 heures sur 24. Aller au restaurant, rencontrer des amis spontanément ou bien tout simplement avoir un moment de détente devant la télévision - tout cela était impossible pour elle.

Lors de notre dernière conversation, elle était sûre que le nouveau foyer signifierait une nouvelle phase dans sa vie et un grand soulagement. Aujourd'hui, un mois après le déménagement de Léo, elle nous a reçu chez elle. Autour d'une bonne tasse de thé, elle nous a raconté comment sa vie a changé depuis le 5 octobre.

FAL : C'est bon de vous revoir, Sabine. Cela fait déjà un certain temps que nous n'avons pas parlé. Comment vous sentez-vous depuis le départ de Léo ?

Ces dernières semaines, ma vie a changé de façon tellement positive que je n'aurais même pas pu en rêver il y a de cela encore quelques mois. Depuis que Leo a déménagé je suis beaucoup moins stressée et plus sereine, je me sens mieux à tous les niveaux.

J'ai enfin pu reprendre ma passion, l'écriture, et je peux à nouveau me concentrer sur moi-même et mon bien-être !

FAL : Je suis heureuse d'entendre que vous vous sentez beaucoup mieux ! Mais j'imagine qu'il n'a pas été facile de se séparer de Leo après 28 ans, n'est-ce pas ?

C'est exact, et le jour de son départ fut plein d’émotion pour moi. Mais comme je m'y étais préparée mentalement depuis tellement de temps, j'ai bien réussi à gérer la situation ce jour-là. Ensuite, les jours se sont suivis et à chaque nouvelle journée, j'ai pris de plus en plus conscience qu'il ne vivrait vraiment plus avec moi à l’avenir. J'ai réalisé de plus en plus que c'était maintenant définitif et que ce ne serait plus jamais comme avant. Après tout, toute ma vie a tourné autour de lui au cours de ces 28 dernières années. Pendant 28 ans, il n'y a eu presque aucun moment où il n’était pas avec moi. Son départ a vraiment laissé un grand vide dans ma vie.

Cela dit, malgré le fait qu'il me manque beaucoup, je ne regrette absolument pas la décision de l’avoir confié à la FAL. C'était la seule solution pour que nous nous sentions enfin tous les deux mieux.

FAL : Est-ce que vous avez déjà revu Léo depuis qu’il habite dans le foyer ?

La semaine dernière, je lui ai rendu visite à la Fondation pour déjeuner avec lui en respectant toutes les mesures sanitaires. Nous n’habitons plus sous le même toit. C'était un moment très agréable et j’étais heureuse de voir à quel point il se réjouissait de ma visite. En outre, ce jour-là, il était d’un calme intérieur qu'il n'avait pas connu depuis bien des années. La FAL semble vraiment lui offrir la structure et le soutien dont il avait si urgemment besoin.

Mais je pense aussi que ce jour-là il a réalisé que désormais il resterait auprès de la Fondation pour des périodes plus longues, plus uniquement pour quelques jours et qu'il ne pourrait désormais me voir que lorsque je lui rendrai visite.

Afin qu'il sache qu'il peut toujours compter sur moi, je lui ai laissé une photo de moi dans sa nouvelle chambre. Il était important pour moi de lui montrer que je resterai toujours sa mère malgré tout et que rien ne changerait le fait que je l'aime par-dessus tout.

Je souhaiterai aussi à l'avenir lui rendre visite aussi souvent que possible. Ce sera une priorité pour moi.

FAL : Comment pensez-vous que votre relation va se développer dans les prochains mois ?

Je suis convaincue que cette séparation est une bonne chose pour nous deux et que notre relation ne peut que s'améliorer à partir de maintenant. Non seulement parce qu'il reçoit maintenant un soutien adapté à ses besoins, mais aussi parce que j'ai enfin plus de temps pour moi-même. Ce temps me permettra de reprendre des forces et d’être plus détendue. Lorsque nous nous reverrons j'aurai l'énergie nécessaire pour lui donner l'attention qu'il mérite. Nous pourrons ainsi mieux profiter du temps passé ensemble.

FAL : Dans quelle mesure votre vie a-t-elle changé depuis le 5 octobre ?

En raison de la situation sanitaire exceptionnelle, il est bien sûr un peu difficile de reconstruire ma vie sociale comme je le voudrais. Mais le simple fait que je puisse m'asseoir ici en paix avec vous et avoir une conversation détendue signifie beaucoup pour moi. Si vous vous souvenez de notre dernière conversation, vous vous rappelez probablement qu'une conversation aussi calme n'aurait jamais été possible tant que Léo vivait à la maison. Je devais constamment garder un œil sur lui et sur ce qu'il faisait, et à aucun moment je ne pouvais vraiment me concentrer sur notre conversation.

En outre, il m'est désormais possible d'aller spontanément au restaurant ou de faire des achats en toute tranquillité.

Ces petites situations quotidiennes, auxquelles d’autres personnes ne prêtent presque aucune attention, signifient beaucoup pour moi. Je n'ai jamais eu cette liberté auparavant et cela simplifie beaucoup ma vie.

FAL : Y a-t-il autre chose à ajouter ?

J'avais vraiment atteint un point dans ma vie où je ne savais plus quoi faire. Je tiens donc à remercier du fond du cœur la Fondation d'avoir si bien accueilli Léo et de m'avoir ainsi donné de la liberté !

Comme je l'ai déjà dit en juillet, la liberté n'a pas de prix !

FAL : Merci pour ces mots chaleureux et nous vous souhaitons tout le meilleur pour votre avenir, Sabine !

 

 

*Pour des raisons de confidentialité, les prénoms ont été modifiés.

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